
Edito
De l’irréalité du monde réel ?
Comme chaque début de mois maintenant, il me revient la tâche d’écrire l’édito de notre gazette mensuelle avec si possible la mission d’aborder un sujet un peu général tout en faisant focus sur l’actualité de BVBR et du tiers lieu.
Disons le tout net, ce mois ci je ne suis ni inspiré, ni motivé. J’assiste comme nombre d’entre nous, chaque jour depuis quelques semaines, à un renversement des équilibres d’un vieux monde qui, malgré tous ses défauts, et ils sont nombreux, a su préserver la paix en occident depuis presque 80 ans. Du coup, il n’y a que ça qui agite mes neurones.
En quelques semaines, les déclarations les plus improbables, les projets les plus inattendus ont déjà changé la face du monde. Presque chaque jour, comme dans un film, on pense avoir atteint le climax et on se dit que la dramaturgie va désormais laisser place à un peu de respiration… Mais non.
L’improbable et la surenchère persistent. Chaque nouvelle outrance gomme la sidération provoquée par la précédente et sature la sphère médiatique et notre esprit, confisquant toute possibilité de prise de recul.
Ce n’est même plus le monopole des dirigeants du pays le plus puissant du monde. À un degré moindre, probablement encouragé par la chute successive des barrières de décence, nous observons le même phénomène de discours de plus en plus libres en politique intérieure, en Europe et ailleurs. Une par une toutes les briques des valeurs imparfaites qui garantissaient un monde apaisé et solidaire se craquèlent. Je me raccroche à cet adage du poète Hölderlin: « Là ou croît le péril, croît aussi ce qui sauve. »
La période que nous vivons, marquée aussi bien par des bouleversements naturels que par des transformations géopolitiques mondiales, s’inscrira sans aucun doute dans l’Histoire, et elle fera l’objet de chapitres entiers dans les manuels scolaires de demain. Elle fait partie de ces noeuds à partir desquels l’avenir se construit en pire ou en meilleur. C’est tout à la fois extraordinaire de vivre cela au jour le jour et terriblement angoissant.
Il est impossible d’y voir bien clair, car tout change très vite, même autour de nous : nos voisins, nos amis changent, jusqu’à notre propre famille que l’on voit parfois adopter une position fataliste et condescendante face aux valeurs défendues hier bec et ongles et aujourd’hui piétinées. Il est peut être plus facile de se dire que c’est un mal pour un bien, peut être qu’après tout, ça ne fera pas de mal et que ce monde à force de complexité, fabrique aussi des distorsions qu’il est temps de redresser.
Peut-être.
Ou peut-être pas.
On n’en sait rien.
Nous cohabitons désormais avec le risque que le pire comme le meilleur émergent de ces cataclysmes, même si, pour l’heure, les personnalités providentielles ont du mal à émerger. Il nous faut donc construire nous mêmes nos armes de résistance physiques et psychologiques pour supporter les yoyos émotionnels dans lesquels tout cela nous met : ces armes sont la solidarité locale, l’empathie et la bienveillance entre nous qui partageons un même territoire : s’entraider, se soutenir, tisser encore et toujours des liens à renforcer, maintenir du dialogue, accueillir nos différences
Cela aide à supporter le fait d’être cet observateur impuissant et sidéré d’une actualité mondiale rythmée par les frasques de quelques milliardaires autocrates qui convoitent les jouets des autres et préfèrent les détruire s’ils ne peuvent pas les obtenir. On pourrait croire à une crise pathologique d’adultes qui ont mal négocié le virage de la puberté et font subir à un monde mature une crise d’adolescence rocambolesque.
De côté du tiers lieu des Serres, Blanche et Laurent démarrent en ce mois de mars notre activité de maraichage solidaire et vous ne tarderez pas à avoir de leurs nouvelles. Les travaux d’aménagement se terminent, et l’ouverture du tiers lieu avec son inauguration le 11 avril prochain se rapproche à grands pas !
Corto Fajal
Président de BVBR
Vie de l’asso
Les dernières nouvelles du marché ambulant
Suite au partenariat avec le lycée Bel Air de Tinténiac, le marché continue à tisser sa toile avec 3 nouveaux partenariats. Dès le mois d’avril 2025, les salariés de Delta Dore à Bonnemain, du Smictom Valcobreizh à Tinténiac et de BioMérieux à Combourg pourront se faire livrer les produits du marché ambulant directement sur leur lieu de travail. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez que vos salariés bénéficient de ce service.
La place du village
Le lieu est chaque jour un peu plus accueillant avec les travaux d’aménagement qui avancent à grand pas : la Noue centrale, imaginée par les étudiants du CPSA, est aujourd’hui agrémentée de deux saules pleureurs choisis par l’équipe pour symboliser ce qui sera notre place du village, un lieu où l’on circule pour aller d’un point à un autre, mais aussi un lieu où l’on se rencontre, où l’on s’arrête pour discuter et échanger.
Notre rêve est bien de faire des Serres ce lieu où vous aurez plaisir à venir, à l’occasion d’un atelier, d’un débat, pour jardiner, cuisiner, apprendre à vivre plus lentement, en prenant soin les uns des autres, ou encore lors des soirées guinguettes sous un hangar complètement rénové et accueillant. Tout un programme ! On remercie au passage Artoutaï Productions qui a aidé au financement des plantations en compensation de leur empreinte carbone.
Espaces à louer dans le tiers-lieu Les Serres !
Vous recherchez des locaux ou des espaces extérieurs pour développer, pérenniser ou accueillir votre activité ?
Nous cherchons à accueillir de nouveaux occupants aux côtés de l’association BVBR.
Les Serres, c’est un projet collectif et citoyen qui cultive des valeurs de partage, de transmission, d’entraide et de lien social.
Nombreuses possibilités: espaces privatisés ou mutualisés, intérieurs ou extérieurs, bureau, stockage, accueil public…
Les projets d’occupations durables sont privilégiés, mais les activités ponctuelles sont possibles également.
Envie d’en savoir plus, de visiter ?
Contact : contact@bvbr.org
Tiers lieu Les Serres, lieu-dit Launay, Québriac
Bienvenue à Blanche et à Laurent
Nous sommes ravis de vous annoncer l’arrivée de Blanche et Laurent, tous les deux maraîchers fraîchement recrutés pour le lancement du maraîchage solidaire au profit des Restos du Coeur. Avec une expérience de plusieurs années en tant que responsable d’exploitation et un BPREA en maraîchage biologique, Blanche aborde cette nouvelle expérience avec enthousiasme. Quant à Laurent, avec un BPREA Production horticole en poche et de multiples expériences notamment en wwoofing, il secondera Blanche à faire éclore ce beau projet. Vous aurez l’occasion de profiter de leur savoir-faire lors des ateliers et chantiers participatifs à venir.
D’ici là, nous recherchons en don, ou très petits prix des brouettes, des seaux, des outils de jardinage pour travailler la terre, du fumier de cheval et/ou du terreau pour amender la terre des serres.
Merci d’avance de partager, d’en parler autour de vous pour donner du sens à vos dons en les destinant à des actions qui participent à créer du lien sur nos territoires.
Vous êtes intéressé.e.s par l’une de nos propositions ? Cliquez ici
Dates à retenir en mars
Samedi 1er/03 : le repas des Jardipotes
Vendredi 7/03 : Marché Ambulant
Vendredi 14/03 : Marché Ambulant
Vendredi 21/03 : Marché Ambulant
Vendredi 28/03 : Marché Ambulant
Dimanche 30/03 : Criée des coups de main à 10h suivie d’un chantier participatif
Recettes du mois
Alors que le soleil pointe enfin le bout de son nez, les températures restent fraîches, et rien de mieux qu’une soupe de lentilles aux légumes pour se réchauffer. Entre légumes de saison et lentilles nourrissantes, c’est le plat parfait pour profiter des rayons du soleil tout en restant bien au chaud. Un véritable cocon de chaleur, idéal pour ces journées où l’hiver s’accroche encore un peu !
La soupe de lentilles aux légumes
Ingrédients :
200 g de lentilles corail
200 g de courge butternut pelée et épépinée
1 carotte
70 g de concentré de tomates
1 oignon jaune
3 gousses ail
2 bouillons cube
huile d’olive
1 pincée cannelle
1/2 cuillère à café de curcuma
sel et poivre
Brin de culture
En juin prochain, la France accueille la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan. Dans cette perspective, toute l’année est placée sous le signe de la Mer, à grands coups de projets, événements et autres dispositifs pédagogiques.
Tout le monde connaît le commandant Cousteau, mais qui connaît Anita Conti ? Océanographe et documentariste, cette oubliée de l’Histoire a cherché toute sa vie à percer les mystères de l’océan. Cette passion devient un combat. Dès les années 30, elle lance l’alerte sur les dangers de la pollution et de la surpêche. Catel & Bocquet lui consacrent une BD chez Casterman.
Maxime de Lisle, co-fondateur de l’ONG Seastemik, est de ceux qui reprennent le flambeau. La BD On a mangé la mer revient à travers témoignages et exemples sur les pratiques systémiques d’appauvrissement des ressources. La France cumule près de 400 000 heures de chalutage dans ses aires marines protégées, selon l’ONG Bloom.
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