Pour faire suite à la lettre de la semaine dernière, une crise chasse l’autre. Ce n’est pas nouveau, mais c’est aujourd’hui particulièrement remarquable. Remarquable parce que contrairement à tout ce que nous avons connu ces cinq ou six dernières décennies, il s’agit de crises mondiales et qui nous concernent directement. De la vague terroriste à la guerre en Ukraine, du changement climatique à la crise sanitaire, sans oublier la menace qui pèse sur la biodiversité, les situations vécues sont inédites, et particulièrement pour nos générations nées avec la guerre. Une crise chasse l’autre, et pourtant aucune n’est résolue.
On apprécie donc particulièrement toutes les bonnes nouvelles. Ainsi, si le covid n’a pas disparu, on observe un soulagement général à l’annonce d’une suspension très prochaine de la plupart des mesures restrictives qui ont troublé nos vies ces deux dernière années.
De même, l’élan de solidarité à l’égard des victimes de la guerre déclenchée aux portes de l’Europe n’est pas un fait à négliger. C’est ainsi qu’à BVBR, nous avons répondu à la demande d’une personne ukrainienne vivant sur notre territoire afin de collecter des dons, complétant également de nombreuses initiatives de plusieurs communes de la Bretagne Romantique. Cette collecte se fait en lien avec la Sécurité Civile, qui dispose d’une logistique autrement plus efficace qu’une association de territoire. Nous tenons à remercier tous les habitants qui ont apporté habits, couvertures, produits de première nécessité à Québriac, et ceux qui comptent le faire encore vendredi prochain.
Face à cette succession de crises, c’est effectivement dans la solidarité que nous pourrons trouver des réponses. Le repli sur soi isole, entretient la peur et crée la suspicion. Solidarité mais aussi lien fort au territoire. Le prix du gasoil a pris 14 centimes en une semaine. De quoi réfléchir à l’intérêt de consommer des produits qui ont traversé le pays, le continent, voire la planète avant de finir sur les étals. De quoi revenir aussi à des techniques culturales moins avides d’une chimie énergivore. De quoi aussi se laisser séduire par la livraison presqu’à domicile du marché ambulant.
Le grand mot à la mode est le terme « résilience ». Pour être résilient, il faut quitter la culture de l’immédiat, retrouver les valeurs essentielles et revoir nos priorités. Le paradoxe est que quand le pouvoir d’achat baisse du fait de l’explosion des prix de l’énergie, c’est d’abord l’alimentation qui en fait les frais, entraînant le développement de la consommation de produits provenant de l’autre bout du monde à moindre coût financier.
Nous disposons en Bretagne Romantique d’une offre riche et variée, et notre marché ambulant en est une belle représentation. Les producteurs du territoire sont une vraie chance et ils croient comme nous, comme vous, à la pérennité des circuits courts.
Ah… Et puis, la résilience, ça peut aussi passer par un investissement personnel dans le projet de BVBR, l’occasion de nous ancrer encore au cœur de notre patrimoine unique.