Je pose ça là.. cet entretien exhaustif, dresse un état des lieux interessant.
Un rapport d’information du Sénat en date de mai 2019 estime que nous importons environ 20% de notre alimentation. Cela concerne principalement les fruits et légumes (50% sont importés, pour un coût de 2,5 à 3 milliards d’euros), la viande de porc (25% importés), la volaille (34%), la viande bovine (environ 30%) mais aussi les aliments pour les animaux d’élevage (3 millions de tonnes de soja importés d’Amérique latine chaque année). Vous voyez que nous ne parlons pas là de produits annexes, mais de produits de consommation quotidienne.
L’absurdité de ce système réside aussi dans la destruction des systèmes alimentaires locaux au profit de grandes filières mondialisées. Les produits agricoles sont transportés d’un bout à l’autre du continent et du monde, et font parfois de nombreux va-et-vient : un porc né ici, engraissé là, abattu ailleurs, transformé et conditionné autre-part, pour finalement revenir en France et y être commercialisé. La France a perdu de vue l’essentiel, qui est de produire pour nourrir sa population, en rapprochant les lieux de production et de consommation. La spécialisation exacerbée des exploitations agricoles et des territoires au nom des avantages comparatifs, le manque de diversité agronomique et alimentaire, fragilise notre système agro-alimentaire. L’avenir sera fait d’une stratégie d’indépendance nationale vis-à-vis des importations pour les produits de base. Il est indispensable de relocaliser l’ensemble du secteur, de la production agricole à la transformation. La production agricole française stagne mais demeure largement suffisante pour nous nourrir et assurer notre souveraineté alimentaire.