Edito : ce qui relie
Depuis quelques années, avec une actualité qui peine à stimuler l’optimisme, les traditionnelles déclarations de vœux donnent à voir une grande diversité dans les formes, les manières et le ton.
Sous l’influence d’une actualité difficile, de plus en plus de gens optent pour des « non-vœux », clamés publiquement sur leurs réseaux sociaux ou en tribune, qui expliquent que l’année qui vient sera pire que celle qui se termine en égrenant ce qui selon eux ne va pas dans le monde ou dans la vie.
D’autres plus optimistes espèrent dans leurs vœux que le pire est derrière nous et que désormais seul le meilleur nous attend : le retour de la légèreté et la sérénité.
D’autres encore n’incluent dans leurs vœux rien d’autre que le plaisir de se souhaiter la bonne année, la bonne santé sans le lourd contexte de l’actualité : les vœux de l’insouciance qui font du bien à entendre, et que l’on veut croire.
Mais il y a en revanche une chose qui semble faire commun dans les aspirations des populations du monde entier : c’est le désir de se relier, de se connecter les uns aux autres, de renforcer tout ce qui permet de réunir, d’échanger, de partager. C’est comme un pied de nez à une époque où tout semble vouloir plutôt nous diviser les uns les autres, nous connecter dans le virtuel, mais nous déconnecter de la vraie vie…
Et ça c’est un vrai projet, réjouissant, épanouissant, exaltant, car chercher tout ce qui relie agit comme un remède aux maux du monde.
Il y a une expression en sanskrit qui existe pour décrire ce que l’on ressent dans les moments de liesse collective : le kama muta. Le kama muta exprime cette émotion de bien être partagée lors d’évènements qui réunissent et valorisent le plaisir de l’action collective : ce sentiment exaltant d’en faire partie, de se faire transmettre de la joie et du plaisir et d’en transmettre à son tour.
Le kama muta nous fait sentir que notre plaisir de faire ensemble devient un rouage du plaisir des autres.
Le kama muta : une jolie expression pour démarrer l’année à BVBR.
D’autant que les projets pour faire ensemble ne manquent pas : promouvoir encore et toujours avec tous les acteurs et autant que faire se peut la production et la consommation alimentaire locale et ses acteurs, mais aussi le projet de maraichage solidaire qui se met en place et pour lequel nous venons de remporter l’appel à projet de la fondation du crédit agricole (ce qui va nous permettre de financer un poste salarié dédié), les soirées guinguette, la criée des coups de mains, les serres partagées, les évènements et tous les projets qui contribuent à renforcer les liens et le bien vivre sur notre territoire.
Bien sûr que la période n’est pas facile, bien sûr que l’époque est à bien des niveaux anxiogène, bien sûr que l’actualité est chaotique, bien sûr que les caprices météo sous l’influence d’un climat qui se dérègle épuisent un peu notre moral. Bien sûr…
Mais il y a un chemin : un fil aussi fragile soit il qui peut permettre d’amortir les soubresauts de tout cela. Entre chaque sujet qui divise et qui cristallise dans nos territoires ruraux il y a un chemin. Il y a une ruralité écologique à imaginer. Cette écologie des campagnes, elle peut s’inventer avec tous ceux qui la vivent au quotidien, en y incluant aussi les savoirs et pratiques traditionnels.
Les paysans, agriculteurs, autochtones, néo ruraux, acteurs de la qualité de vie dans nos territoires: il y a des ponts à imaginer si l’on n’obéit pas aveuglément à une écologie citadine mal adaptée à nos campagnes, trop dogmatique et émotionnelle qui rend irréconciliable les acteurs du monde rural entre eux. Aux pessimistes qui doutent, j’invite à découvrir un exemple parmi tant d’autres qui montrent que les chemins existent si l’on accepte de sortir des idées reçues et d’une certaine zone de confort bien pensante.
Grâce aux bonnes énergies distillées par le kama muta, à BVBR, nous espérons bien participer à entretenir ces ponts et les renforcer sur notre territoire de Bretagne Romantique.
Bonne année à chacune et à chacun et au plaisir de vous croiser tout au long de cette nouvelle année!
Corto Fajal
Président de BVBR
Vie de l’asso
- Rétrospective 2024, une année tremplin riche en événements
Janvier : journée participative réunissant plus de 30 participants avec des ateliers, brainstorming et vote citoyen pour dessiner le tiers lieu Les Serres
Février : participation à l’enquête publique menée dans le cadre du Plan Alimentaire Territorial qui a permis de récolter près de 1200 réponses sur les habitudes de consommation et façons de s’alimenter des habitants du territoire.
Mars : série d’ateliers de sensibilisation « de la graine à l’assiette » avec les jeunes d’Anim’6, centre de loisirs de Saint-Domineuc et de Tinténiac et un groupe d’ados en situation de handicap, de Dibaot situé à Rennes menés de mars à juin
Avril : la Grande Traversée de Bretagne Romantique tisse sa toile avec un nouveau repérage de sentier
Mai : CA extraordinaire réunissant une trentaine de personnes autour d’une réflexion sur l’avenir du marché ambulant
Juin : inauguration de la guinguette et Assemblée générale ludique, festive et conviviale suivie d’un concert
Juillet : atelier « Création de composteur et haie de benjes » dans l’après-midi et soirée guinguette avec le spectacle « Les vies de Cyril »
Août : participation au Comice agricole de Lanrigan avec un apéro-buffet de produits locaux
Septembre : lancement des jardins partagés sous serres et soirée guinguette avec Moonlight Caroussel
Octobre : organisation du Grand Déballage un moment festif et culturel autour d’un marché de producteurs locaux avec une soupe collective à déguster lors d’un repas convivial en musique.
Novembre : lancement de la Criée des coups de main et 12ème repérage de la GTBR
Décembre : le Tiers Lieu fait peau neuve pour vous accueillir dans de meilleures conditions dès le mois d’avril 2025 : aménagement paysager du lieu et rénovation du hangar destiné aux soirées guinguette
Pour en savoir plus : Portail BVBR / Vie de l’asso
- Le Tiers Lieu Les Serres recrute un salarié agricole pour le lancement du maraîchage solidaire
En 2025, une nouvelle activité va voir le jour au Tiers Lieu nourricier situé au lieu-dit Launay à Québriac : les Serres vont abriter un projet de maraîchage solidaire. L’objectif ? Mettre en culture une parcelle sous Serres de 450 m² et les terres en extérieur disponibles pour produire des légumes qui seront distribués aux bénéficiaires des Restos du Cœur du Territoire de la Bretagne Romantique.
Vous êtes intéressés pour participer à ce projet en tant que salarié.e ? N’hésitez pas à nous contacter par mail à contact@bvbr.org Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions. Plus d’informations et offre d’emploi à télécharger sur l’article dédié en cliquant ici
Et merci de diffuser cette offre autour de vous !
Recette du mois
Retrouvez la recette du banana bread ici
Brin de culture
Et si nous placions cette nouvelle année sous le signe de l’engagement, de l’activisme ?
Hasard des calendriers, en 2025, la France organise deux sommets très attendus, l’un sur l’intelligence artificielle, l’autre sur les océans – 2025 est l’Année de la Mer. Joli pied de nez !
2025, c’est aussi une année charnière pour BVBR : après une phase importante de travaux de terrassement, les Serres aménagent la circulation des eaux, à des fins de sobriété, de gestion durable des ressources, en faveur de la biodiversité.
En cette fin d’année sortait justement une BD limpide : L’urgence de l’eau, enquête à la source, chez Locus Solus édtions.
Ce docu-fiction ludique et citoyen fait l’état des connaissances sur la préservation, mais aussi les forces de prédation économique en cours. Christian Baudu et Julie Wo évitent l’écueil de l’exposé didactique pour traiter frontalement la crise de l’eau. C’est captivant, capital !